Par une journée d’automne, ordinaire, sombre, quand une petite pluie pénétrante faisait lentement son chemin le long des rues des villes et des villages d’Europe, le monde a été bouleversé par un événement historique. La révolution socialiste s’est accomplie en Russie. Il y a cinquante ans que cela est arrivé, le 7 novembre 1917. Russie… Pays des Soviets…
S’étendant depuis les vagues mugissantes de l’Océan Pacifique jusqu’aux, sommets des Karpates recouverts de forêts de hêtres, des banquises glacées de l’Océan Glacial Arctique jusqu’aux déserts torrides de l’Asie Centrale, ce pays paru être une énigme pendant de nombreux siècles.
Le pont mystérieux entre l’Europe et l’Asie. La misère infinie de ce grand peuple au caractère débonnaire, mais terrible dans son courroux. Le vif éclat spirituel du talent des meilleurs de ses enfants… La stupidité et l’insouciance des dirigeants tsaristes qui tentèrent de diriger les destinées de la Russie.
Et voilà que la Russie s’est transformée… Elle s’est mise à poser de nouvelles énigmes.
Quelles étaient donc les forces qui avaient pu faire exploser le train d’une existence qui paraissait stabilisée ?
Depuis déjà un demi-siècle, son peuple vit sans tsar, sans propriétaires terriens, ni capitalistes, en assurant lui-même la direction d’un État florissant.
Par quelle voie est-il sorti avec une telle impétuosité de l’analphabétisme monstrueux et d’une misère inouïe, pour atteindre le rang des pays les plus riches et les plus cultivés du monde, qui montre actuellement la voie dans la conquête du cosmos et de l’énergie atomique, dans le développement de l’art, du sport et de la pensée progressiste ?
D’où le peuple soviétique multinational, qui parle des centaines de langues dont plusieurs ne possédaient même pas jadis une écriture, a-t-il puisé ses forces intarissables ; le peuple qui a su résister à l’attaque blindée, des hordes fascistes, à l’époque où tombaient et s’écroulaient de puissants États d’Europe qui avaient existé des siècles durant ? Non seulement résister, mais encore apporter la liberté à des pays réduits en esclavage par Hitler, qui a pu reconstituer tout ce qui avait été détruit par’ la guerre, puis aller en avant vers la lumière et la paix.
— Qu’est-ce donc que cela, une nouvelle énigme ? Une destinée extraordinaire ?…
Ni l’un ni l’autre. C’est bien le fait de l’édification socialiste de notre pays. N’est-ce pas à cela que songeait, il y a cinquante ans, un homme trapu de taille moyenne, au front immense, à la barbiche roussâtre et aux yeux remplis d’une pensée profonde, d’ironie, de chaleur et de malice russe gaie. Il s’appelait Lénine. Fils renommé d’un peuple qui a fondé le premier État d’ouvriers et de paysans, qui a tracé avec netteté la voie vers un avenir radieux.
Nous vous invitons aujourd’hui au pavillon de l’Union des républiques socialistes soviétiques. Nous souhaitons que cette visite devienne la journée de la découverte d’énigmes datant de plusieurs siècles, des problèmes anciens et nouveaux, de réponses aux nombreuses questions, la voie de notre connaissance et de notre compréhension mutuelle.
Nous n’avons pu, sur la superficie des 13 mille mètres carrés de notre pavillon, que refléter de la manière la plus modeste ce qui a été réalisé par le peuple soviétique dans la transformation des trois éléments : la Terre, le Ciel et la Mer.
Le travail immense accompli par le peuple soviétique est reflété dans les trois sections principales de notre exposition, ses succès, ses perspectives d’édification d’une vie nouvelle, le caractère de l’homme soviétique.
Ne serait-il donc pas intéressant de connaître cela ?